• Que feriez-vous si vous saviez ? Eric & Catherine GuilyardiEric Guilyardi est océanographe et climatologue. Catherine Guilyardi, sa soeur, est journaliste.

    Ils ont décidé d'écrire ce livre à 4 mains pour savoir "Comment, quand on est climatologue, faire entendre l'urgence climatique sans être ni inaudible, ni alarmiste ?"

    Ce livre est formidable car il est clair, concis, précis. On y apprend principalement comment, main dans la main, les scientifiques et les journalistes ont fini par trouver des outils pour pouvoir parler au peuple, à vous et moi.

     

    J'ai eu connaissance de ce livre en écoutant l'émission de la Tête au Carré sur France Inter, et si vous n'avez pas le temps de le lire, pas la possibilité de l'acheter ou de l'emprunter, je vous recommande vivement de ré-écouter l'émission du 13 octobre 2015.

    pictogramme de l'émission "la tête au carré" sur France Inter

    Le livre est facile à lire et très percutant. Eric et Catherine parlent chacun à leur tour. On apprend que de nombreux scientifiques et chercheurs suivent aujourd'hui des médias training afin de mieux communiquer auprès du grand public sur des faits, des chiffres, des courbes auxquels on ne comprend en général pas grand chose...

    J'ai aussi envie de partager avec vous ces différents passages, qui illustrent des aspects divers et "collatéraux" du réchauffement climatique.

    P.19 Eric dit quelque chose de très sensé et même logique. Mais je crois pourtant que cela est souvent oublié : "La planète s'en remettra. Je m'inquiète pour les hommes qui vont souffrir de sécheresses plus intenses, d'inondations plus fréquentes, d'ouragans plus violents et qui vont quitter leurs terres parce que le niveau des océans va continuer à monter. Je m'inquiète des tensions et des guerres à venir... pas pour la Terre"

    C'est vrai qu'on lit, ou en entend souvent "sauvons la planète". Mais ce n'est pas elle qui a besoin d'être sauvé. C'est bien nous les hommes...

    Dans ce livre on parle aussi de ceux qui sont communément appelés "climato-sceptiques" mais que les auteurs du livre appellent, les négateurs. Et p.45 on trouve un exemple assez clair de la raison pour laquelle certaines personnes nient encore ce fait scientifique. Cet état d'esprit me fait très peur...

    "Chez les climato-scpetiques, le business doit continuer as usual, c'est-à-dire sans remise en cause du système actuel de production et de consommation. Allumer son 4x4 en accélérant à fond, ou laisser la lumière allumée dans toutes les pièces de sa grande maison, est une façon pour ses électeurs de droite américaine de dire leur attachement à la liberté d'agir sans aucun contrôle de l'Etat, encore moins d'un super-Etat représenté par l'ONU qui contraindrait les pays à diminuer leur GES"

    Les derniers chapitres tournent autour de la nécessité de "fabriquer un nouveau récit autour du réchauffement climatique et de la responsabilité de l'homme". Beaucoup d'autres journalistes et scientifiques ont collaboré à ce livre, et ici c'est Stéphane Paoli, journaliste à France Inter qui s'exprime, p.150.

    "Il suffit, nous journalistes, de prendre un micro et de dire (...) mais c'est à chacun d'entre nous, citoyen, de faire face à cette extraordinaire allégorie de la complexité : tout participe à cette histoire de climat et c'est peut-être pour cela que nous avons tant de mal à en parler".

    Je n'ai pas l'impression pour ma part d'avoir du mal à en parler, mais c'est peut-être tout simplement parce que je m'intéresse vivement au sujet.

    Il y a quand même quelque chose qui me turlupine... que ce soit sur facebook ou pour le peu de gens qui me lisent ici, je ne touche qu'un tout petit nombre de personnes, qui plus est, est déjà sensibilisé au sujet... Comment faire donc pour essayer de sensibiliser des personnes qui ne le sont pas ?

    Et cette question est aussi clairement posée entre toutes les lignes de ce livre très intéressant !


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  • Ecolo Attitude, Waltch & ShukyEcolo Attitude est une bande-dessinée à destination des enfants à partir de 10 ans. Elle a été éditée dans la collection "sérieusement drôle" qui "propose des histoires pédagogiques et ludiques autour de thèmes abordés en classe".(ceci dit à ce jour seulement deux titres sont parus...)

     Romain est un écolo pur et dur, il bassine tout le monde avec ses convictions, notamment sa femme et son neveu, et il essaie de tout faire pour changer.

    Comme la plupart des b.d destinées à un public familial, il ne s'agit pas d'une histoire mais de plusieurs planches sur des moments donnés, avec parfois un détail qu'on retrouve au fil de l'ouvrage (par exemple une voiture repeinte).

    Certaines planches m'ont fait beaucoup rire, je m'y suis retrouvé dans d'autres, et certaines m'ont laissé de marbre. En tout cas tout est tourné au gag puisque ne l'oublions pas, il s'agit ici de viser un public jeune. En tout cas, à chaque page se trouve une explication sur un sujet donné : la protection des animaux, le recyclage, les énergies renouvelables, l'agriculture biologique, la consommation d'eau...

    Et Ecolo Attitude, Waltch & Shukypour couronner le tout, on trouve à la fin de la B.D un lexique des différents thèmes abordés au fil des pages. On apprend aussi que ce livre a été imprimé en France, "avec des encres d'origines végétales". Ecolo Attitude, Waltch & Shuky 

    En bref, je conseille cette b.d. à tout le monde. Lorsqu'on a des ados, ou des grands enfants à la maison c'est un bon moyen de les sensibiliser. Et comme on a tous le droit de lire ce qu'on veut, on peut aussi lire cette b.d sans avoir d'enfants, pour son propre plaisir. On s'octroie alors une pause "je ne me prends pas au sérieux tout en continuant à m'informer."


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  • Peut-on boire l'eau du robinet ? Pierre LaszloC'est la première fois que je lis un livre de la collection "Les Petites Pommes du Savoir" aux éditions Pommier. Et je n'ai pas été déçue du tout !

    C'est concis, ce n'est pas directif, et c'est à la portée de tous.

    L'auteur, Pierre Laszlo, est professeur honoraire à l'Ecole polytechnique et à l'université de Liège. Avec humour, légèreté et intelligence, il nous donne des clés pour répondre nous-mêmes à la question posée en titre. En effet, chaque petit chapitre s'intitule "OUI car" ou "NON car".  Parfois, une même raison peut amener l'une ou l'autre des réponses (notamment le "car elle est naturelle". Oui elle est naturelle donc en montagne peut être directement polluée par les excréments de certains animaux!)

    Edité en 2002, ce livre est assez ancien (d'ailleurs c'est le n°13 de la collection qui compte aujourd'hui 138 numéros!). Et pourtant, l'auteur mentionne tout de même très rapidement les contraintes écologiques de l'eau en bouteille.

    En tout cas, il nous parle de l'histoire (la petite, la grande), de l'étymologie du mot robinet, de la chimie, du coût, des différents processus qui existent...

    Bref, c'est un petit documentaire bien ficelé, clair, précis, concis, accessible. Et qui me conforte tout à fait dans l'idée que OUI, ON PEUT BOIRE L'EAU DU ROBINET SANS CRAINTE. D'ailleurs, même si l'auteur permet à chacun de se faire sa propre idée, il dit quand même p.50 "Bref, on peut boire sans aucune crainte l'eau du robinet. C'est, avec les médicaments, l'un des plus surveillés parmi les produits que nous ingérons".


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  • couverture du livre "Le cri du colibri", écrit par Michel Hutt

    Voilà un roman qui se passe dans un futur proche (mais ça on le sait très tard dans le livre) et dans lequel nous allons suivre la vie de Paul et sa fille adolescente Léa. L'idée de départ est simple : le grand-père de Paul qu'il n'a quasiment jamais vu de sa vie vient de mourir en leur léguant sa grande maison dans un village en Alsace. Paul et Léa sont parisiens. Ils décident de s'installer dans le village. A partir de ce moment, toute leur vie va devenir écolo. Et ils vont embarquer tout le village avec eux. Jusqu'au jour où le prix du pétrole explose et que le monde entier court à  la catastrophe. Sauf leur village qui depuis déjà plusieurs mois vit "en transition" et donc se suffit à lui-même.

    Sur le papier, toutes les idées sont bonnes à prendre. Et cette notion de village ou ville en transition existe déjà (notamment en Angleterre). Et pour tout ça, je remercie l'auteur d'en avoir fait un roman. Mon âme d'écolo a envie de crier au monde entier de lire ce roman, histoire de piocher toutes les bonnes idées et de rendre ce monde meilleur. Mon âme de lectrice me dit que ce roman ne plaira certainement pas au plus grand nombre. Mon âme d'être humain qui essaie de faire ce qu'elle peut à son niveau me dit "c'est bien beau tout ça, mais c'est un peu le pays des bisounours son village."

    Ce que j'entends par là, et ce que je reproche surtout à ce roman, c'est qu'à chaque nouvelle idée, hop, le truc est mis en place. Paul a miraculeusement un frère riche. (Encore une fois, je prends un raccourci). Et tous les habitants du village sont toujours partants pour mettre en place un nouveau système. C'est formidable. Et je serai vraiment heureuse si la vie se passait comme ça. Sauf que la vie ne se passe pas comme cela. Il y a toujours quelqu'un contre. Toujours quelqu'un pour vous mettre des bâtons dans les roues. Toujours quelqu'un, ou quelque chose, qui vous empêchera de mener à bout votre idée super géniale qui ne pourrait que rendre le monde, et la vie de tous les jours, meilleurs.

    Certes, il ne faut pas s'arrêter de se battre pour autant. Il ne faut pas perdre patience, perdre courage. Il faut s'affirmer, avoir du courage. Toujours argumenter ses propos. Mais parfois on baisse les bras, on perd patience et courage...

    Et de cela, dans ce roman, il n'en est jamais question.

    Rester sur le positif fait partie intégrante de ma démarche pour rendre ce monde meilleur, donc je ne veux pas terminer ce billet sur une note négative. Je partage donc avec vous la fin de la préface de ce livre, signée Pierre Rabhi.

    "(L'ouvrage de Michel Hutt) participe à interpeller les consciences vivantes pour que les intelligences authentiques puissent, avec le feu de leurs engagements, éteindre le feu de l'absurde. Un grand merci à Michel pour son cri plus que jamais essentiel et décisif au coeur d'un temps présent fertile en incertitudes. Un temps où, malgré les apparences, fleurissent, avec les nombreuses intiatives de la société civile, bien des raisons d'espérer et d'agir, et d'agir pour espérer plus encore."


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  • Tout peut changer, Naomi KleinJ'ai encore beaucoup de progrès à faire dans mes gestes du quotidien pour essayer d'améliorer, à mon niveau, le sort de notre planète.

    Cependant, s'il y a bien une chose que je fais naturellement, et avec plaisir, c'est de m'informer.

    Le dernier livre de Naomi Klein (dont j'avais entendu parler pour la première fois lors de certains cours à la fac pour son livre "No logo"), fait partie intégrante des livres à lire absolument.

    Je ne peux pas vous en parler réellement, ni en profondeur. Je n'ai lu pour l'instant que 30 pages sur 524. Et pourtant, déjà j'ai envie d'en parler, de dire à tout le monde de le lire !

    Je suis sûre que si vous êtes là en train de me lire c'est que vous aussi vous avez des démarches écologiques, d'une façon ou d'une autre. Mon interrogation est souvent la même quand je lis des livres, de revues, des magazines, des blogs, des articles dédiés au sujet : pourquoi nos dirigeants ne puisent-ils pas les solutions dans tous ces nombreux documentaires ?

    Naomi Klein répond à cette question dès l'introduction et c'est bien ça qui me fait peur. Tout est dans le sous-titre d'ailleurs "capitalisme et changement climatique". En gros, il faut changer de société, de culture, de politique, de manière de vivre GLOBABLEMENT, au niveau de la planète, pour que tout ça fonctionne.

    Certes, on ne peut pas arrêter pour autant nos petits gestes du quotidien. Et je reste persuadée qu'il faut faire sa part. Qu'il faut en parler autour de soi, qu'il faut sensibiliser le plus de personnes possibles. Qui sait, on touchera peut-être le futur ministre de l'écologie, le futur président de la République, le ou la futur(e) prodige qui réussira à faire en sorte que les Nations se mettent d'accord en mettant de côté le capitalisme, le profit, la croissance...

    Je vous avoue, j'ai peur que ce livre soit un tantinet trop politique pour moi. Et pourtant, je comprends bien dès l'introduction (et en ayant lu aussi une première fois "Nos voies d'espérance"), que si on ne résout pas le problème du changement climatique, c'est parce que la politique est avant tout faite par des êtres humains. Et que les êtres humains, même avec toutes les bonnes intentions du monde, sont égoïstes, ont besoin d'être aimés, reconnus, de faire bonne figure...

    Je vais évidemment poursuivre ma lecture très attentivement. Pourtant ça me frustre. Certes, je reste persuadée qu'il faut continuer à faire sa part, et je ne vais donc cesser de faire petit à petit ces petites choses qui rendront le monde un tout petit peu meilleur. Mais la lecture des premières pages de ce livre me fait bel et bien prendre conscience que ce n'est pas ça qui va résoudre les grands problèmes écologiques et climatiques de la Terre...

     


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